Stage d'escalade à l'UCPA

Prise d'une envie subite de dépenser l'énergie superflue qui s'était accumulée en moi ces derniers mois, voilà que je me suis mise en tête de profiter du pont du premier mai pour m'user les doigts sur les falaises d'Orpierre... Voici le récit de cette semaine passée à grimper.

Le voyage

Après le stress habituel des bagages, agrémenté, pour varier les plaisirs, d'une absence de bus, d'arrêts intempestifs du RER, ... c'est enfin le départ.
Confortablement assise dans un beau TGV tout neuf avec au cœur la fierté de peut-être faire partie d'une boite ayant contribué à cette merveille technologique, je me plonge dans Alice au pays des merveilles. Mes deux voisines vont aussi à l'UCPA, tant mieux, je ne serai pas la seule parisienne !
Départ sous la pluie mais arrivée au soleil de Marseille. Waow ! Ca change ! Petite pause en attendant la correspondance avec légère tendance lézard sur l'escalier de la gare.
Train pour Laragne... c'est la fin des vacances et les jeunes constituent la majeure partie de la population du train. Le train est un peu du genre tortillard mais nous arrivons finalement à destination.
L'accueil au centre est pour le moins plaisant : "ah ben ça tombe bien, nous allions passer à table !" Tant mieux, il commençait à faire faim. Une grande table de 12 et c'est tout, nous sommes ici dans le plus petit centre UCPA. (Une trentaine de personnes au maximum !)

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Le centre UCPA

Ça commence par une grande salade à laquelle tous s'acharnent à faire un sort. Et quand les ventres sont pleins, surprise ! Ce n'était que l'entrée ! :-)
Viennent ensuite un petit topo, la récupération du matériel, l'installation dans les chambres et le digestif de bienvenu... Début de la grimpe

Le matin, le petit déjeuner est copieux, il faut prendre des forces pour tenir jusqu'au déjeuner !
Les stagiaires sont répartis en deux groupes. Côtés débutant(e)s : Bruno, seul représentant de la gent masculine, Christelle et Carole qui sont mes copiaules, Sandrine, Isabelle et moi-même. Côtés expérimentés : Laure, Gaëlle, qui est également ma copiaule, Ali l'acharné de la grimpe et des randonnées extrêmes et deux habitués du centre toujours à se chamailler, Dari et Christophe.
Et oui ! Beaucoup de fille ! Et d'instit' aussi, vacances scolaires obliges... Mais l'effectif va connaître une forte augmentation avec le pont du premier mai et deux nouveaux groupes qui vont arriver pour ces quatre derniers jours de la semaine.

Bon, aller, assez de présentation, il est temps de partir à l'aventure !

En guise d'aventure, tout commence par une marche d'approche au milieu de la rocaille pour rejoindre le pied de la falaise du château.
Premier contact avec la roche... on commence doucement en moulinette après un bref rappel sur les nœuds, le matos, ... Ça revient doucement... c'est assez agréable de se rendre compte qu'au fond l'escalade ça ne s'oublie pas totalement. Ma coéquipière peine d'avantage et les séances d'assurage s'avèrent un peu longuettes...
Une fois échauffés, nous commençons la future longue série de jeux de Jean-Baptise. "Bon, alors maintenant vous aller refaire ces voies mais avec une main dans le dos" Euh... il rigole là ? Eh ben non ! Très sérieux le JB ! Remarque, au fond, ça se fait plutôt bien comme exercice...

Retour au centre pour le déjeuner. De quoi se lester un peu pour rendre les montées plus difficile.

L'après-midi nous changeons de falaise et optons pour le Belleric pour apprendre à grimper en tête. Loin du soleil du matin, le sweat est plutôt appréciable.
C'est aussi l'occasion de jouer, fort malgré moi, au pendule le long de la roche.
Quelques passages plus physiques que le matin, mais là encore, pas vraiment de grosses difficultés.

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La falaise du Belleric

Avec le retour au centre, c'est la ruée sur la douche ! Hmmm ! C'est vraiment appréciable.
Ensuite un bon dîner pour reprendre quelques forces et puis soirée tranquille à découvrir un nouveau jeu : le loup garou, ou comment un village doit découvrir qui sont les loups garous qui assassinent les honnêtes villageois.
Puis c'est enfin l'heure de regagner son lit avec une nuit passée à continuer à grimper...

Deuxième jour de stage

Ce coup ci, c'est une journée complète qui nous attends. Bruno est parti avec l'autre groupe et nous sommes donc entre filles si ce n'est notre moniteur adoré. Négociation ardue au près de Jean-Baptiste pour bénéficier des voitures pour se rapprocher de la falaise des Quatre heures. Mais nous avons le dernier mot. Heureusement d'ailleurs, parce que rien qu'aller du parking à la falaise c'est un véritable morceau de bravoure, surtout avec un sac de cordes dans les bras.
Petite matinée tranquille. Cette fois-ci les exercices portent sur comment rentrer les fesses, sortir les épaules, s'écarter de la paroi et grimper sur la pointe des pieds. Pour corser le tout, Jean-Baptiste nous propose de nous le faire faire les yeux bandés. Ben.... aussi étonnant que cela puisse paraître c'est presque plus facile que les yeux ouverts !
Une dernière p'tite voie, en tête, mais les yeux ouverts et nous rejoignons l'autre groupe pour un pique nique sous les arbres.

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Vue depuis les quatre heures

Le redémarrage est pour le moins difficile et nous peinons toutes sur nos premières voies. Le reste fut d'ailleurs aussi laborieux... Mais nous réussissons tout de même quelques jolies voies avec pour conclure deux voies super faciles mais sans les mains... Mouais, mouais, mouais... même lui a du poser une main, alors...

C'est enfin le retour tant attendu avec une p'tite discussion autour d'une bonne bière après la douche du soir.
Repas copieux (encore ? Mais ils veulent me faire prendre dix kilos ou quoi ???) et partie de pétanque nocturne pour finir la soirée.

Mercredi, c'est repos !

Le mercredi, on ne grimpe que le matin ! Ca tombe bien, la fatigue des deux premiers jours commence à se faire sentir.
La matinée s'annonce pour le moins nuageuse... D'ailleurs à peine arrivées aux pieds des voies, nous commençons à sentir les premières gouttes de pluie... Eh ben, pour tout dire, c'est pas super pratique de grimper sous la pluie, parce que la roche, quand c'est mouillé, ça glisse ! Nous nous acharnons quelque peu mais les glissades potentielles ont raison de notre courage et nous partons faire nos exercice sur le mur du centre.
L'après-midi ne s'annonce guère plus réjouissante. Je m'offre tout de même une petite balade dans le village et les alentours histoire de prendre quelques photos. Puis l'heure avançant je réapprend pour la énième fois les règles du tarot.

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Le village d'Orpierre

Le soir, c'est une soirée crêpes ! Enfin... le dessert seulement. Et bien sûr, mon sang de bretonne ne fait qu'un tour lorsqu'il s'agit de boire du cidre. L'occasion d'en étonner plus d'un, dont Dari qui se promet de me faire danser sur les tables vendredi soir pour la "soirée de la dernière chance".

Jeudi au soleil

Jeudi, encore une journée entière. Les nouveaux stagiaires sont arrivés, mais nous n'aurons pas l'occasion de les voir avant la fin de la journée.
Il fait super beau et nous en profitons pleinement. L'occasion aussi d'épater un peu mon monde avec de belles performances sur des petits surplombs ou des voies bien patinées. Bah oui, en fait, je me débrouille plutôt pas trop mal pour grimper !

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Café noir, la voie difficile de l'après-midi

Pique nique intime, nous ne sommes plus que quatre filles et Jean-Baptiste car Isabelle s'est foulé la cheville...
Puis nous allons nous exercer à faire du rappel et du relais. La motivation est plutôt mitigée... Et finalement nous retournons faire des voies classiques. Poireauter au soleil au milieu de la voie à assurer son coéquipier alors qu'on peut le faire d'en bas à l'ombre des arbres, c'est quand même pas le plus motivant :-)
Pour finir on apprend à assurer en cas de chute, c'est rigolos de décoller de plus d'un mètre parce que le gars qu'on assure pèse vingt kilos de plus que nous !
La soirée débute de nouveau autour d'une despé, bah faut pas perdre d'aussi bonnes habitudes ! Puis re-pétanque nocturne et discussions à tout va.

Vendredi

Voici la dernière journée complète de stage, celle où nous espérions toutes faire des performances... sauf que... il pleut ! et fort en plus !
Alors direction Gap et le mur d'escalade. Remarque, pour les exploits c'est pas mal non plus... Exploits des mono qui en profitent pour montrer qu'ils sont tout de même vachement balaises, mais aussi exploits personnels puisque je découvre qu'en fait, mine de rien, j'ai des muscles ! (si, si, j'en ai ! p'têt bien cachés, mais présents quand même ! :^p)
Le soir, c'est la soirée de la dernière chance... Et Dari, qui tient à gagner son défi, s'arrange pour que Christophe m'offre un bière et m'en offre une elle aussi :-) Mais c'est qu'ils ont vraiment envie de connaître mes limites !
Bah aller, finalement, j'y suis montée sur la table, mais une fois que toutes les autres filles y sont allées :^p Pas trop de succès pour la danse, nous ne sommes que 4 ou 5 à occuper la piste, mais qu'importe, l'ambiance est plutôt sympa.
Et puis finalement, c'est l'heure de se coucher... à peine plus de minuit... mais bon, demain, c'est la dernière matinée de grimpe, et on y tient toutes à nos exploits.

Samedi

Le départ est difficile pour certaines. Gaëlle à la "tête qui flotte", Dari c'est l'estomac, ... Pour ma part, ça va plutôt bien.... Comme quoi, les gènes breto-normands, ça aide pas mal pour faire face à l'alcool :-)
Pas de gros exploits malheureusement, nous commençons plutôt doucement et une matinée c'est court ! Juste le temps cependant de peiner sur une 5B assez longue et d'en sortir tout de même toute contente de l'avoir réussie. Aller, convenons-en, ça sera mon exploit du jour !
Dernier repas au centre, on range les affaires, on paye ses dettes, on échanges les numéros de téléphone, ... et puis faut bien repartir... Il fait un superbe ciel bleu c'est dommage, s'il avait fait ce temps là la veille....
Et nous revoilà dans le train à refaire à l'envers le chemin pris il y a une semaine... et le retour à Paris, sous la pluie....

Bien sûr je pourrais détailler d'avantage ce stage, parler de telle ou telle technique découverte, ... ou des noms des voies ("Grimpe la touffe", "3615 Purge", "Zone érogène", ... que des poètes ces grimpeurs !) mais tout a une fin... Et puis... faut bien que je garde des souvenirs pour moi toute seule ;)